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la recherche de la vérité du portrait

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la recherche de la vérité du portrait – Jean-Pierre Gibrat

Dans « Le Sursis », « Le Vol du Corbeau » et « Mattéo », le rôle de vos personnages féminins est central. Vous êtes l’un des rare auteurs de bandes dessinés à ainsi mettre autant des femmes en avant. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Au départ, il n’y avait pas de volonté délibérée. Dans le cinéma de Claude Sautet, les personnages féminins ont un rôle gracieux. Avec un coup d’avance, il décrivait les femmes dans leur modernité avec justesse et en leur donnant le bon rôle.
Je fais un peu pareil avec mes personnages féminins. Même si ce n’est pas évident car je peux mieux anticiper la réaction des hommes que des femmes. Il faut avoir une empathie pour tout ce qui vous dépasse et vous interroge.

Quand j’ai commencé « Le Vol du Corbeau », en racontant l’histoire à travers Jeanne, j’ai regretté au bout de 10 pages ! Je suis quand même allé au bout. Mais je ne le referai pas car je ne suis pas sûr d’être juste. J’ai la conviction d’être juste quand je fais parler Julien, mais pas quand je fais parler Jeanne. J’espère mais je ne sais pas. Avec Jeanne, je ne me suis pas permis ce que je peux me permettre avec Mattéo.
La justesse dans le dessin n’est pas non plus une représentation photographique, ce n’est pas une question de proportions. La justesse consiste à montrer l’effet que font les gens. Je ne suis pas un dessinateur réaliste, je ne suis pas assez bon. Paul Gillon ou Jean Giraud étaient capables d’être réalistes. Par contre, j’espère être expressif. La justesse permet de montrer l’effet que font les choses et pas de décrire les choses comme elles sont. J’ai aimé le dessin par la caricature, notamment celles de Jean Mulatier. La caricature peut être plus juste que la photo de départ.

Jean-Pierre Gibrat pour forbes.fr

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