Il fait trop chaud pour travailler, ce serait dommage de n’pas se baigner Quand le soleil brille dans tous les squares Et sur les terrasses des grands boulevards Il fait trop beau pour travailler, ça, c’est un temps idéal pour plonger
Claude Bolling, Frank Gérald (les parisiennes) / Inge Schuster
alt : les canards regardant la grosse dame avec sa bouée et sa robe à pois sauter à l’eau un jour de forte chaleur
comme un imputrescible radeau comme un insecte mais sur le dos
Alain Bashung / Gérard Manset / Anna Maria Lindholm Rogberg, Swedish, 1972, Sjösatt, 2021, Oil on canvas
alt : reflet de fille naufragée dérivant sur une palette
C’est un grand terrain de nulle part Avec de belles poignées d’argent La lunette d’un microscope Et tous ce petits êtres qui courent
Car chacun vaque à son destin Petits ou grands Comme durant des siècles égyptiens Péniblement
À porter mille fois son point sur lui Sous la chaleur et dans le vent Dans le soleil ou dans la nuit Voyez-vous ces êtres vivants? Voyez-vous ces êtres vivants? Voyez-vous ces êtres vivants?
Quelqu’un a inventé ce jeu Terrible, cruel, captivant Les maisons, les lacs, les continents Comme un lego avec du vent
La faiblesse des tout-puissants Comme un lego avec du sang La force décuplée des perdants Comme un lego avec des dents Comme un lego avec des mains Comme un lego
Voyez-vous tous ces humains? Danser ensemble à se donner la main S’embrasser dans le noir à cheveux blonds À ne pas voir demain comme ils seront
Car si la Terre est ronde Et qu’ils s’agrippent Au delà c’est le vide Assis devant le restant d’une portion de frites Noir sidéral et quelques plats d’amibes
Les capitales sont toutes les mêmes devenues Aux facettes d’un même miroir Vêtues d’acier, vêtues de noir Comme un lego mais sans mémoire Comme un lego mais sans mémoire Comme un lego mais sans mémoire
Aux facettes d’un même miroir Vêtues d’acier, vêtues de noir Comme un lego mais sans mémoire Comme un lego mais sans mémoire Comme un lego mais sans mémoire
Pourquoi ne me réponds-tu jamais?
Sous ce manguier de plus de dix mille pages À te balancer dans cette cage
À voir le monde de si haut Comme un damier, comme un lego Comme un imputrescible radeau Comme un insecte mais sur le dos Comme un insecte mais sur le dos Comme un insecte mais sur le dos
C’est un grand terrain de nulle part Avec de belles poignées d’argent La lunette d’un microscope On regarde, on regarde, on regarde dedans
On voit de toutes petites choses qui luisent Ce sont des gens dans des chemises Comme durant ces siècles de la longue nuit Dans le silence ou dans le bruit Dans le silence ou dans le bruit Dans le silence ou dans le bruit
Le Voyageur contemplant le soleil noir dans une mer de nuages
Caspar David Friedrich, 1818 / Photo Olivier Metzger pour Télérama, la science-fiction miroir du présent
tag : dystopie
alt : au premier plan, un homme en montagne se tient debout sur un rocher escarpé, dos au spectateur. Il contemple le reflet romantique de son paysage intérieur, un énorme disque noir émergeant d’une couche de nuages bas, constituée de stratus, dans un contexte de conditions anticycloniques et d’inversion thermique