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animal, on est mal exercice illégal de la profession de jardinier

le monde est bleu comme un oranger

le monde est bleu comme un oranger

le monde est bleu comme un oranger

La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s’entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d’alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d’indulgence
À la croire toute nue.

Les guêpes fleurissent vert
L’aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté.

Paul Eluard : L’amour de la poésie, 1929

tags : caméléon, plante verte

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animal, on est mal

il fait chaud et j’ai lu tous les livres

il fait chaud et j'ai lu tous les livres
il fait chaud et j’ai lu tous les livres

il fait chaud et j’ai lu tous les livres – Andy Prokh – Stéphane Mallarmé, brise marine

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Brette Ciel Liquide bretzel surprise

Nature berce-le chaudement : il a froid

Nature berce-le chaudement : il a froid
Nature berce-le chaudement : il a froid

Un soldat jeune, bouche ouverte, tout nu,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa pine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur RIMBAUD
1854 – 1891

Le dormeur du val

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Ma (brette) Zèle Tophe !

Comme la vie est lente Et comme l’Espérance est violente

Comme la vie est lente Et comme l’Espérance est violente
Comme la vie est lente Et comme l’Espérance est violente

Comme la vie est lente Et comme l’Espérance est violente

Marc Riboud, Paris, quais de Seine/ Guillaume Apollinaire, le pont Mirabeau, Alcools, 1913

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on dirait un serpent qui danse

on dirait un serpent qui danse

on dirait un serpent qui danse au bout d’un bâton – Cactus cuddle by Oscar Pettersson – Charles Baudelaire

Oscar Pettersson, @Pettersson0scar, A Stockholm based 3D motion designer making infinite loops. IG:95k+

Que j’aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !

Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s’éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.

Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d’amer,
Sont deux bijoux froids où se mêle
L’or avec le fer.

A te voir marcher en cadence,
Belle d’abandon,
On dirait un serpent qui danse
Au bout d’un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d’enfant
Se balance avec la mollesse
D’un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s’allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l’eau.

Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants,
Quand l’eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents,

Je crois boire un vin de Bohême,
Amer et vainqueur,
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon coeur !

Charles Baudelaire, 1821 – 1867, Le serpent qui danse

Serge Gainsbourg sur youtube

L’Ascension est une fête chrétienne célébrée le quarantième jour à partir de Pâques. Elle marque la dernière rencontre de Jésus avec ses disciples après sa résurrection et son élévation au ciel. Wikipédia

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J'ai jamais eu les pieds sur Terre J'aimerais mieux être un oiseau

La beauté n’est la plupart du temps que la simplicité

La beauté n’est la plupart du temps que la simplicité

La beauté n’est la plupart du temps que la simplicité – Guillaume Apollinaire – Chant de l’honneur

Beauty is mainly no more than simplicity. / Schönheit ist meistens nur Einfachheit.

Je me souviens ce soir de ce drame indien
Le Chariot d’Enfant un voleur y survient
Qui pense avant de faire un trou dans la muraille
Quelle forme il convient de donner à l’entaille
Afin que la beauté ne perde pas ses droits
Même au moment d’un crime
 Et nous aurions je crois
À l’instant de périr nous poètes nous hommes
Un souci de même ordre à la guerre où nous sommes

Mais ici comme ailleurs je le sais la beauté
N’est la plupart du temps que la simplicité
Et combien j’en ai vu qui morts dans la tranchée
Étaient restés debout et la tête penchée
S’appuyant simplement contre le parapet

J’en vis quatre une fois qu’un même obus frappait
Ils restèrent longtemps ainsi morts et très crânes
Avec l’aspect penché de quatre tours pisanes

source : wikisource.org

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nos amis les brette

Comme je descendais des Fleuves impassibles

Comme je descendais des Fleuves impassibles

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J’étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laissé descendre où je voulais.

Arthur Rimbaud : le bateau ivre poetica.fr

tags : singe, invention de la navigation

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demain dès l’aube j’irai voter

demain dès l’aube j’irai voter

demain dès l’aube j’irai voter

à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin des urnes plus longtemps.

Victor Hugo, 1856 (Wikipédia)

tags : élections, bulletin de vote, avion en papier

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et j’ai lu tous les livres

et j'ai lu tous les livres
et j’ai lu tous les livres

et j’ai lu tous les livres – Stéphane Mallarmé / Shawn Hanna

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres

Stéphane Mallarmé, 1842 -1898, Brise Marine

Shawn Hanna est un jeune photographe de mode et créatif qui cherche à capturer des moments saisissants et impressionnants à chaque clic. Né et élevé aux Bahamas, Shawn a développé son art en suivant son objectif au-delà des frontières de sa nation archipélagique pour des clients aux États-Unis et dans les Caraïbes au sens large. Actuellement, son portfolio comprend une gamme d’images qui reflètent son vif intérêt pour la beauté, la mode et le style de vie. Ses capacités uniques et sa personnalité accueillante ont fait de lui l’un des photographes les plus recherchés localement.

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Par les soirs bleus d’été

Par les soirs bleus d’été
Par les soirs bleus d’été

Par les soirs bleus d’été – Edward Hopper : soir bleu, 1914

Arthur Rimbaud, Sensations, Poésies

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.

Mars 1870

Un tableau-manifeste

Réalisé à 32 ans, peu après son retour  d’Europe,  ce tableau très ambitieux représentait, dans l’esprit de Hopper, un manifeste esthétique,  la synthèse des influences reçues  :

  • composition insolite à  la Degas (format panoramique, poteau qui coupe la vue)
  • scène de café à la Manet,
  • simplification des formes à la Vallotton,
  • symbolisme à la Rimbaud (le titre en français, Soir bleu,  est tiré d’un poème de ce dernier),
  • clin d’oeil parisien (le célèbre parfum « L’Heure Bleue » de Guerlain est sorti en 1912).

Un tableau maudit

Les critiques américains restèrent hermétiques à cette esthétique jugée trop datée et européenne,  et se limitèrent à une lecture moraliste : alcool et cocottes, un condensé de la décadence parisienne,  comparé à la  vitalité   et au modernisme américain.

Stoppé net par cette incompréhension, Hopper roula  le tableau  dans un coin de son atelier et n’en dit plus un mot jusqu’à sa mort.

Un panoramique parisien

La scène se situe sur  la terrasse du parc de Saint Cloud, où Hopper allait souvent, et qui surplombe la vallée de la Seine : d’où  la balustrade à l’arrière.

Le  format, exactement deux fois plus large que haut, se prête bien à cette représentation panoramique. Panorama non pas de Paris, dont on ne voit rien, mais des Parisiens : il faudra lire les personnages non pas comme des figurants anonymes, mais comme des types.

Le panneau central

La femme se dirige vers les trois fumeurs attablés autour d’une carafe vide : le Peintre, le  Militaire et le Clown. Son bras  coupé  net autorise toutes les reconstitutions (en supposant qu’elle soit gauchère). Il se peut qu’elle tende la main pour  :

  • apporter une nouvelle carafe  (c’est une Serveuse) ;
  • demander du feu (c’est une Allumeuse)  ;
  • décharger son pistolet sur le Peintre ou le Militaire (c’est une Jalouse) ;
  • pervertir l’innocent Clown blanc (c’est une Femme Fatale).

Dans l’économie du tableau , nous l’appelerons l’Intruse.

En l’absence de mains, les trois fumeurs sont tout aussi indéchiffrables : peut être discutent-ils (bouche fermées ?), peut-être jouent-ils aux cartes ou aux dés ? Nous les appellerons les Joueurs : et celui des trois qui s’isole du groupe à la fois par sa position et son costume, se rendant ainsi plus vulnérable  – le Clown Blanc – nous l’appellerons le Pigeon.

Une femme debout, deux hommes côte à côte attablés en face d’un  personnage singulier, blafard comme une apparition. Cela ne vous rappelle rien ?

Il était en tout cas dans l’air du temps  de moderniser le vieux thème, où le Christ ressuscité se fait reconnaître de ses disciples en rompant le pain avec eux.

L’idée n’était pas absurde de transposer les Pélerins d’Emmaüs sous les espèces de ces deux errants que sont le Peintre  en pèlerine et le Dragon en tenue de campagne.

Tandis que le clown blanc constituait un cryptique  auto-portrait christique,   avec sa couronne d’épine métamorphosée  en collerette et ses trois plaies sanguinolentes en forme de croix sur sa face blanche.

Le malentendu de Soir Bleu, l’insatisfaction que sa contemplation nous laisse, viennent du fait que tout nous pousse à l’interpréter comme une scène de genre… alors que c’est – peut être – le seul tableau religieux de Hopper. source : artifexinopere.com

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