à l'ombre d'un paradoxe en fleur

j’aime ma vache – je ramasse ses déjections.

Lettre ouverte à la municipalité de Châtel 74390

Après un mois de randonnée sur les sentiers d’alpage de votre commune, je suis au regret de constater que les éleveurs bovins de nos montagnes semblent se moquer royalement de l’obligation faite à tout possesseur d’animal de ramasser ses crottes (« j’aime mon animal, je ramasse »), et ce malgré les facilités offertes par la vente à bas prix dans tous les commerces de sacs poubelles 100 litres dits « ramasse bouses ». Les paysans que j’ai rencontrés se sont montrés fort aimables (bien que leur accent rende parfois difficile la communication) mais je n’en ai vu strictement aucun au cul de sa vache avoir le civisme de collecter ses bouses. Résultat : combien de vacances gâchées par non-respect du vivre-ensemble, combien de touristes portés disparus par suite d’une glissade malencontreuse ?

Le fait que la situation dans les alpages de la commune limitrophe de Morgins (Suisse) – malgré leur réputation de propreté – ne soit guère meilleure ne saurait constituer une excuse.

J’ose espérer, monsieur le Maire, qu’il ne s’agit que d’un manque de sensibilisation, que votre action politique aura tôt fait de remettre vos administrés dans le droit chemin (…de randonnée – excusez cette plaisanterie destinée à détendre l’atmosphère) et que j’aurai le plaisir dès l’été prochain de marcher l’esprit tranquille en chaussettes blanches dans mes sandalettes sur les sentiers de notre belle Haute-Savoie.

Cordialement,

Un touriste parisien qui aime la nature et respecte son prochain.