L’enfant de chœur avec sa voix fraîche de fille, Et quand, au fond du trou, bien chaud, douillettement, S’installe le cercueil, le mol éboulement De la terre, édredon du défunt, heureux drille
Paul Verlaine, l’enterrement / Crescent Rocker, Wendell Castle, 1978
tags : fête des pères, berceuse, le grand sommeil
alt : rocking-chair design, fauteuil à bascule de luxe à l’assise de cuir fauve
tu rêves de conduire une Porsche de fonction ? deviens agent de police
tags : là tout n’est que forces de l’ordre et beauté luxe calme et grosses cylindrées (Charles Baudelaire : L’Invitation au voyage en Suisse), weekend de l’Ascension, conseiller d’orientation
alt : un agent de la police suisse (canton de Zurich) de l’autoroute se penche sur la détresse d’un usager agenouillé près de sa Volkswagen en panne garée sur la bande d’arrêt d’urgence, le capot levé
Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les instagrammeurs Des twittos criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
souvent, le soir, avant de m’endormir, je repense à tous ces chiens qui m’ont précédé sur cette terre
Dachshund, Le teckel est une race de basset d’Allemagne
Frères chiens qui après nous vivez, N’ayez les cœurs contre nous endurcis, Car, si pitié de nous pauvres avez, Dieu en aura plus tôt de vous mercis. Vous nous voyez ci attachés, cinq, six : Quant de la chair que trop avons nourrie, Elle est déjà dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre. De notre mal personne ne s’en rie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Si frères vous clamons, pas n’en devez Avoir dédain, quoique fûmes occis Par justice. Toutefois, vous savez Que tous chiens n’ont pas bon sens rassis ; Excusez-nous, puisque nous sommes transis, Envers le fils de la Vierge Marie, Que sa grâce ne soit pour nous tarie, Nous préservant de l’infernale foudre. Nous sommes morts, âme ne nous harie ; Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
La pluie nous a détrempés et lavés, Et le soleil desséchés et noircis ; Pies, corbeaux, nous ont les yeux creusés, Et arraché la barbe et les sourcils. Jamais, nul temps, nous ne sommes assis ; Puis çà, puis là, comme le vent varie, À son plaisir sans cesser nous charrie, Plus becquetés d’oiseaux que dés à coudre. Ne soyez donc de notre confrérie, Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
François Villon, « Frères chiens » (écrit vers 1462)